Elle commença à farder minutieusement son visage; d'abord, une couche épaisse de crème qu'elle malaxait des deux mains, puis le rouge liquide sur les joues, le noir sur les cils, la petite ligne légère qui allongeait les paupières vers les tempes, la poudre... Elle se maquillait avec une extrême lenteur, et, de temps en temps, elle s'arrêtait, elle prenait le miroir et elle dévorait des yeux son image avec une attention passionnée, anxieuse, et des regards à la fois méfiants ,durs et rusés. Brusquement, elle saisit de ses doigts serrés un cheveu blanc sur la tempe; elle l'arracha avec une grimace violente . Ah ! le vie était mal faite!... Son visage de vingt ans... ses joues en fleur... et des bas rapiécés.. , du linge raccommodé... A présent, les bijoux, les robes, les premières rides... tout cela va ensemble...