Illustration cl-contre: Sandro BOTTICELLI, Saint Augustin dans son cabinet de travail, 1480,
Florence (église Ognissanti), Italle.
Extrait 1
- Mon premier soin a été de répondre à ceux qui attribuent les guerres, et surtout le dernier malheur de Rome, à la
religion chrétienne, sous prétexte qu'elle interdit les sacrifices abominables qu'ils voudraient faire aux démons. J'ai
donc fait voir qu'ils devraient bien plutôt attribuer à l'influence du Christ le respect que les barbares ont montré pour
son nom, en leur laissant, contre l'usage de la guerre, de vastes églises pour lieu de refuge. Voilà la religion digne de
stes désirs, race glorieuse des Romains ! Réveille-toi, il est grand jour; fais comme quelques-uns de les enfants dont
les souffrances pour la vraie foi sont l'honneur de l'Eglise, combattants intrépides qui, en triomphant au prix de leur vie
des puissances infernales, nous ont enfanté par leur sang une nouvelle patrie. C'est à cette patrie que nous te
convions; viens grossir le nombre de ses citoyens, viens y chercher l'asile où les fautes sont véritablement effacées.
N'écoute point ceux des tiens qui calomnient le Christ et les chrétiens, et leur attribuent toutes les agitations de notre
10 temps. Ne cours plus après des dieux faux et trompeurs ; mais plutôt rejette-les, méprise-les, et prends ton essor vers
la liberté véritable. Ces dieux ne sont pas des dieux, mais des esprits malfaisants dont ton bonheur éternel sera le
supplice. Comment peux-tu croire que des dieux qui prennent plaisir à un culte et à des jeux obscènes soient au
nombre des puissances du ciel ? -
Extrait 2
- Au retour de son expédition, où révénement avait répondu à sa confiance et à ses prophétiques prévisions,
15 Théodose fit abattre certaines statues de Jupiter, qu'on avait élevées dans les Alpes. Ses ennemis morts sur le
champ de bataille laissaient des fils qui se réfugièrent dans une église, quoiqu'ils ne fussent pas chrétiens; il saisit
cette occasion de leur faire embrasser le christianisme, montra pour eux une charité vraiment chrétienne. Au milieu de
tant de soucis, il fit dès le commencement de son règne des lois très-justes et très-saintes en faveur de l'Eglise, que
Tempereur Valens (364-378) avait violemment persécutée; c'était à ses yeux un plus grand honneur d'être un des
20 membres de cette Église que d'être le maltre de l'univers. Il fit abattre partout les idoles, persuadé que les biens
mêmes de la terre dépendent de Dieu et non des démons. Ce sont ces bonnes ceuvres et d'autres semblables, trop
longues à énumérer, que Théodose a emportées avec lui quand, abandonnant ces grandeurs humaines qui ne sont
que vapeur et fumée, il est allé chercher la récompense que Dieu n'a promise qu'aux hommes vraiment pieux. -
SAINT AUGUSTIN, La Cité de Dieu, extraits des livres Il et V, années 410 (traduction du latin de 1869). J’ai besoin d’une introduction et d’une conclusion et une problématique pour ce texte svp