La rampe J'étais arrivé au deuxième étage quand j'eus l'idée de regarder ma main, avec une singulière insistance qui allait jusqu'au malaise. Elle était accrochée à la rampe de l'escalier et, malgré moi, je pensais qu'on aurait pu croire à quelque gros mollusque fait pour sucer le bois des vieilles demeures en bavant lentement sa vo- lonté d'arriver à un terme. Un peu effrayé, je retirai mon bras de la rampe. Je le retirai brusquement, je sentis le choc, mais la main, elle, la main resta accrochée à la rampe. Elle continua de ramper, un peu plus rapide toutefois, comme allégée d'un poids inutile. Elle arriva au cinquième, contre le mur, et là, immobile, elle m'attendit.